La réanimation, 2 mois d’attente

Ça y est, me voilà arrivé à l’hôpital d’Antibes, la ville où j’ai grandi. Une nouvelle aventure qui commence, pour y faire mes « premiers pas » de tétraplégique. Au fil de ce billet, nous allons revivre ensemble les premières complications, infection pulmonaire persistante, trachéo, vie à l’hôpital, kiné, soins, attente interminable… Pour nous rapprocher doucement de ma vie actuelle en centre de rééducation.

Mon arrivée à Antibes

Ce dont je me souviens de mon arrivée à Antibes, c’est tout d’abord l’organisation plutôt approximative du parking pour ambulances. Impossible avec les travaux de trouver une place pour se garer. A croire que le parking d’hôpital au mois d’octobre est plus convoité que celui de la plage en pleine saison estivale.

Une fois dans le service des soins intensifs, je découvre ma nouvelle chambre que je vais squatter durant de longues semaines. L’avantage c’est que l’on ne se sent pas dépaysé, on y retrouve toujours le lit face à la télé, des murs blancs un placard pour ranger les affaires, une tablette sur roulettes pour manger (quand on y arrive seul), éventuellement un petit meuble, et surtout la pendule au tic tac incessant, où l’on peut observer s’écouler chaque seconde de notre vie.

Pendant plus de deux heures je vais monopoliser quasiment toute l’équipe du service de réa : infirmières, médecins, internes et aide-soignants défileront dans ma chambre, objectif « prendre les constantes », et faire un bilan du nouveau patient. Ce n’est pas tous les jours qu’ils ont à faire à un tétraplégique. Et pourtant, dans la chambre d’à côté, une jeune fille à peine majeure, est arrivée quelques semaines plus tôt, pour des faits similaires : chute dans un parc d’attractions aquatique, et immobilisation des membres.

Selon une aide-soignante de longue date, elle n’avait pas vu de tels cas en 19 ans d’expérience : Jackpot! 2 tétras pour le prix d’un, quelques jours seulement avant sa retraite, ça se fête ! Pendant plus de deux mois, nous allons vivre la même expérience, affronter les mêmes défis, sans quasiment jamais se voir (cloués au lit). Un coup nous serons côte à côte, puis face à face et lorsqu’elle partira je récupérerai sa chambre (avec vue sur mer, ça redonne de l’espoir dès le début de la journée).

 

Les soins médicaux et la visite des médecins

Chaque jour se ressemble, on nous prend les constantes matin, midi et soir, tout est minutieusement noté sur de grandes feuilles : tension, taux d’oxygène dans le sang, fréquence cardiaque, évaluation de la douleur, température, quantité d’urine, texture des selles… Pour que les équipes de jours, de nuit, des lendemains de week-end ou de vacances, puissent se tenir informés de l’état du patient.

Néanmoins, chaque matin se différencie par la sentence annoncée pour la semaine à venir, à la suite de la visite et de la délibération des médecins et de leur cortège d’internes. Un coup ça va être une supposition d’infection pulmonaire, la semaine d’après, des germes infectieuses dans les urines ou encore une anomalie dans « les constantes » qu’ils n’arrivent pas à déterminer. Pour valider (ou non) leurs d’hypothèses, les médecins et leurs équipes, marchent sur des œufs, tâtonnent. Ils effectuent sur leurs cobayes du jour, des séries d’examens complets: bilans sanguins urinaires, radios, IRM… tout y passe pour trouver l’origine des symptômes.

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La trachéotomie

À peine la semaine entamée que les hostilités commencent. Les médecins déclarent qu’à cause de la noyade, les muscles respiratoires sont faibles, le diaphragme fonctionne au ralenti, il est donc indispensable de poser une trachéo.

Gnin?! C’est quoi une trak-machin? D’après mon super pote Wikipédia, la trachéotomie est « une ouverture pratiquée de manière chirurgicale dans la trachée haute sous le larynx afin d’assurer une perméabilité permanente des voies aériennes« .

De manière plus concrète, c’est un trou effectué dans le cou à l’aide d’un scalpel, où l’on y fait passer un tuyau relié a de l’oxygène pour mieux respirer. Sans le savoir, vous avez certainement dû voir ce genre d’image dans les documentaires anti-tabac, où le patient respire directement par la gorge.

Comme un malheur n’arrive jamais seul, l’eau de mer ingurgitée durant la noyade a infecté la moitié de mes poumons. On pouvait voir sur les radios que l’un était noir et l’autre blanc. J’étais très encombré, c’est-à-dire que des glaires se formaient sans cesse, obstruaient les voies respiratoires, m’empêchant de respirer correctement. Malgré la pose de la trachéotomie, j’étais obligé de me faire aspirer les glaires qui se trouvaient dans la partie haute de la trachée. Plusieurs fois par jour, un infirmier retirait la canule ( une sorte de petit bouchon) de la trachéo pour y glisser une sonde le long de la trachée et retirer ce qui m’encombrait.
Suivant la délicatesse du plombier du jour, j’avais parfois l’impression que le tuyau venait en butée, et cela créait une douleur très désagréable. Comme dans tous les métiers, il y a les bons et les mauvais.

 

La rééducation respiratoire

Pendant de longues semaines j’ai suivi un traitement médical à base d’antibiotiques, pour récupérer le maximum de mes capacités respiratoires, très fortement diminuées. En plus de cela, un kiné me traitait une à deux fois par jour, sept jours sur sept. un événement que j’attendais avec impatience pour respirer librement, ne serait-ce qu’un instant. En effet avec les poumons qui produisent des glaires continuellement, on arrivait à retirer celles qui étaient les plus hautes, en inspirant et expirant fortement tout en appuyant sur la cage thoracique pour me forcer à tousser, les faire remonter, et les cracher.
Néanmoins pour celles qui se trouvaient dans la partie la plus basse des poumons, qui était difficile à faire remonter, nous étions obligés d’utiliser le  »Caughassist », une machine bien plus efficace, éprouvante, et douloureuse, que la technique manuelle.

Pour ce faire, on installait un masque englobant le nez et la bouche, pour que la machine envoie de l’air sous pression, durant l’inspiration. Au moment de l’expiration, de manière synchronisée, le kiné appuyait de toutes ses forces au niveau de la cage thoracique pour faire remonter le maximum. Au bout de cinq ou six séries, on arrivait à récupérer des glaires de couleur et textures dégoûtantes de couleurs vertes parfois jaunes.
Bref le kiff, bon appétit bien sûr! Au début j’en avais les larmes aux yeux tellement c’était douloureux, puis petit à petit on s’y habitue, pour enfin respirer librement.

J’ai utilisé cette machine juste trois fois par jour, lorsque les poumons étaient les plus infectés, mais surtout quand il y avait du personnel médical formé pour l’utilisation de celle-ci.

 

La mobilisation des membres

À force de rester alité plusieurs semaines de suite, les muscles s’en-raidissent, c’est-à-dire restent bloqués dans une même position et rendent difficile voire impossible, la flexion des membres et l’accès au fauteuil roulant.
C’est pourquoi, lorsque le planning du kiné le permettait, il me mobilisait les membres inférieurs et supérieurs. Chaque articulation du corps étaient ainsi manipulées avec précaution, pour récupérer le maximum d’amplitude et de souplesse. Plier les genoux, les coudes, ouvrir et fermer les mains, masser les jambes pour faire circuler le sang et éviter les phlébites…

En même temps, cela permettait au kiné d’observer les potentiels évolutions, si j’arrivais à ressentir ou bouger quelque chose. Malheureusement le résultat etait chaque jour identique: négatif!

Heureusement qu’il faille toujours une exception pour confirmer la règle!

Comme tous les jours, j’avais pris l’habitude d’essayer de bouger chaque partie de mon corps, en envoyant une information de mon cerveau jusqu’à la partie concernée (en même temps je n’avais pas grand-chose d’autre à faire…).
Un matin d’octobre, par miracle, je n’ai pas pu le sentir,mais je vu mon biceps se contracter et mon avant-bras bouger en supination ! Oui, oui je me la joue un peu, mais que voulez-vous?!
On en apprend beaucoup durant les longs séjours à l’hôsto…

Bref mon avant-bras avez bougé, pas des masses c’est certain, mais ça donne beaucoup d’espoir. Durant les semaines qui suivirent, en plus des autres soins, de la kiné respiratoire en particulier, on se focalisa sur ce geste, ce muscle précisément. Plus vite je le développerai, plus vite je pourrai faire  »des choses » seul. À cette période comme à celle d’aujourd’hui, il est plus facile de dire ce que je peux faire plutôt que l’inverse, mais mine de rien l’évolution est bien réelle !

Des heures interminables…

Imaginez-vous, devoir rester dans un lit immobile, plusieurs jours, plusieurs semaines, plusieurs mois, rien, absolument rien ne bouge. Même ce petit geste que vous vous obstinez à développer chaque jour, vous est inutile. En quelques secondes seulement, je suis passé de l’état d’hyperactif, sportif, au mode  »loque humaine », et encore je suis sûr qu’une loque est capable d’en faire plus.

Il y a cette horloge juste en face de moi, accrochée juste à côté de la télé souvent éteinte d’ailleurs.
J’ai passé des heures entières à la regarder, observer les aiguilles tourner, attendre la visite des aide-soignants pour le petit-déjeuner, celle des infirmiers pour les soins, celle des médecins pour connaître la sentence du jour, ou attendre la visite de mon entourage. Tous les jours on attend.

Qu’est-ce qu’on attend? Personne ne le sait, pas même les médecins. Ou plutôt si, ils attendent que notre état se stabilise, pour nous envoyer en centre de rééducation. Mais une fois là-bas, malgré plusieurs heures de travail par jour, on finit par attendre encore. Donner du temps au temps, pour que le corps se réveille.

Bon, je ne vais pas épiloguer là-dessus trop longtemps, ça ne fera pas avancer le temps plus rapidement…

 

Les visites

Dans ces moments difficiles, heureusement qu’il y a l’entourage. Toutes ces personnes qui ont défilé dans la chambre et étaient présentes pour me redonner le moral et combler l’attente. Je les remercie encore très chaleureusement, c’est grâce à eux, qu’aujourd’hui j’essaie de garder la patate et être optimiste pour l’avenir.

En tout cas, il est vrai qu’il y a toujours du positif à tirer d’un accident ou d’un moment tragique. Grâce à celui-ci et à mon retour dans le sud-est, j’ai retrouvé toutes les personnes que je n’avais pas vu depuis plusieurs mois. Et renouer le contact avec ceux perdus de vue depuis plusieurs années. Ça m’a aussi donné l’occasion de découvrir quels étaient les amis de valeur, ceux sur qui ont peux vraiment compter et qui sont toujours là en cas de coup dur.

Les visites quasi quotidiennes de mes parents, mes soeurs et de ma copine, nous ont rapproché pour créer des liens forts, qui n’étaient pas similaires avant l’accident. Ils ont donné une nouvelle vision de la vie et de la Famille. On ne s’est jamais vu autant, passer du temps ensemble et discuter que pendant mes longues heures à l’hôpital. Je ne pourrai pas conclure ce paragraphe, sans parler de mon amie qui a traversé la France à plusieurs reprises, pour s’y installer par la suite (pas définitivement, hin!), et qui passait des journées entières à mon chevet pour me soutenir.

C’est aussi grâce à elle que mon bras droit s’est petit à petit développé, pour l’enlacer et la tenir dans mes (mon) bras. C’était rageant de la voir à mes côtés sans pouvoir la caresser et sentir la douceur de sa peau, malgré le fait que je ne sente rien du bout des doigts…

 

Distractions

Lorsque j’étais à nouveau seul dans la chambre, pour rendre le temps moins long, je regardais souvent par la fenêtre pour m’évader. Il y avait un chantier juste en face de l’hôpital avec deux grues. C’est sur, ce n’est pas un panorama idyllique, ni un détail important mais je me plaisais à observer la vie extérieure et la danse effectuées par celle-ci. J’aurais aimé être à la place de ces grutiers, avoir une vision à 360 degrés, vu d’en haut sur toute la ville, mais non j’étais là, en bas, dans mon lit, immobile.

Comme chaque patient de l’hôpital, ma principale distraction restait la télévision, j’étais chanceux car j’étais dans l’unique chambre où Canal Plus était disponible. Mais au vu de la richesse des programmes, et comme il fallait à chaque fois appelait quelqu’un, pour changer de chaine ou modifier le volume, je préférais l’éteindre pour continuer de rêver. Même problème pour les livres que l’on a tenté de m’apporter, ainsi que les bouquins numérisés, où il était plus long de tourner les pages que d’en lire une.

Ralala, pour une fois que j’avais envie de lire, je n’y arrivais pas…

 

Le fauteuil

Bon c’est pas tout mais si on s’amuse à récapituler: ça fait plus d’un mois que je suis allongé, que je n’ai pas respirer l’air frais, et que je vie à moitié nu sous les draps. Il serait peut-être temps de commencer à redevenir une personne « normale ».

Premier objectif : s’asseoir sur le lit. Il a fallu 3 personnes pour me redresser, me mettre les jambes dans le vide et me redresser le dos. Qu’on se dise, je n’étais pas du tout confiant et j’en ai même eu le vertige, le corps s’habitue à être allongé et j’ai failli tomber dans les pommes. Il paraîtrait que cette sensation est fréquente chez les personnes hospitalisées, et apparaît au bout de 5 à 7 jours seulement.

Au fur et à mesure des essais, le corps s’est habitué à revenir en position assise. Et un beau jour avec 4 aide-soignantes (petites par la taille, super gentilles et sacrément « costaudes »), on m’a transféré avec les moyens du bord, c’est-à-dire avec le drap du dessous sur un fauteuil de chambre. Et bien, je peux vous dire que ça change la vie malgré que je sois resté dans la chambre. On s’imagine déjà pouvoir aller dans un fauteuil roulant et enfin retourner dehors, ce qu’il se passa finalement !

Second objectif: s’habiller. Un mois et demi à vivre nu ou avec des blouses de d’hôpital, ce n’est pas franchement le plus sexy qu’on connaisse et on ne sait pas trop comment s’y prendre, ni quoi mettre..
Il faut que l’on m’habille. Le plus simple serait d’avoir des fringues plus large, élastiques, que les aide-soignantes pourraient m’enfiler aisément. Ça prend du temps, c’est un peu la galère, il faut tout tirer dans tous les sens, mais on finit par y arriver!

Quelques jours plus tard, ça y est j’étais dans le fauteuil roulant prêt à retrouver le soleil, l’air frais, le chant des oiseaux la verdure…
Mais avant tout il faut d’abord sortir de l’hôpital, une personne derrière moi pour me pousser. Heureusement que les couloirs sont larges pour circuler, car il y a des chariots partout, c’est Fast and Furious version escargot.
Avec l’ascenseur, c’est tendu, comme je ne sent pas les pieds il faut toujours faire attention à ne pas les faire taper lorsque l’on fait demi-tour ou que l’on s’arrête brusquement face à un obstacle. Une fois dehors, c’est le top.Jje prends une grande bouffée d’air frais, redécouvre le monde extérieur, à 1m30 de hauteur et découvre tous les problèmes liés à la mobilité du fauteuil. Voiture mal garée, obstacles en tout genre, racines d’arbre qui dépassent, trottoirs non adaptés, tel est mon nouveau quotidien, mais enfin je suis enfin dehors dans la cour de l’hôpital !
Pour ne pas fatiguer trop vite, je reste en position semi allongée car si je me redresse trop, je tombe dans les vapes. Au début je ne restais pas longtemps dehors, mais comme à chaque fois, à force de persévérer, ça va mieux et je peux profiter du monde extérieur, le monde réel. Petit café sur la terrasse de l’hôpital, entre amis ou en famille, c’est quand même bien plus gai que de rester dans la chambre.

 

Le nursing

Pour vous qui avez eu la patience de lire ce billet jusqu’ici, comment pourrais-je conclure cet article, sans raconter les soins de nursing?!

Il m’est indispensable de parler de toutes ces personnes, présentent tous les jours, du matin au soir, et du soir au matin, pour nous aider dans la vie quotidienne, avec parfois des tâches ingrates à exécuter.

Selon le site santé médecine, le nursing est  »l’ensemble des soins infirmiers dispensés à des malades, souvent dépendants, handicapés ou en fin de vie. Il peut s’agir de personnes paralysées, très fortement handicapées ou même de personnes dans le coma. Les soins d’hygiène, l’aide à la toilette, le fait de donner ou de préparer les médicaments font également partie du nursing. »

Comment se gratter la tête qui nous démange lorsque l’on ne peut pas utiliser ses mains. Chaque jour aide-soignants et infirmiers travaillent main dans la main pour m’aider dans la vie quotidienne c’est-à-dire prendre les médicaments matin, midi et soir, faire la toilette, me donner à manger, m’habiller, m’aider pour changer de chaîne Tv, faire le lit, tirer les draps pour éviter les escarres, faire les transfert du lit au fauteuil et vice et versa,…
Effectuer toutes les petites tâches qui semblent anodine pour  »vous valide », mais impossible quand on est handicapé.

Il est très difficile d’accepter de devoir en permanence, faire appel à quelqu’un d’autre, à une aide extérieure, pour être aidé. Parfois, on préfère même ne pas appeler, par exemple, rester dans une mauvaise position, le son de la télé trop faible ou autre, pour ne pas déranger.

Le pire étant de se faire dessus, sans rien sentir et attendre que quelqu’un vienne pour nous laver.On essaie néanmoins de réguler ce type de problème, aider le bobsleigh à sortir du dernier virage, en utilisant des suppôts très tôt le matin, et qui agissent en une demi-heure à 1h.
Chaque matin, c’est la même, petit-déjeuner au lit ( service 5 étoiles) avec une aide-soignante qui m’aidait à le prendre, ensuite. Ensuite direction la douche à l’horizontale, où l’on faisait un transfert du lit au brancard étanche pour me laver. Quel bonheur de sentir l’eau chaude couler le long du corps, mais beaucoup moins de traverser les couloirs quasiment nu, surtout en hiver. Ensuite l’etape brossage de dents, habillement, souvent en mode galère, et c’était parti pour une bonne journée… d’attente.
En cas de demande ou d’urgence, comme ils ne disposaient pas de sonnette adaptée aux tétras comme à Bayonne, il fallait utiliser les moyens du bord pour appeler quelqu’un. En l’occurrence ici, l’unique solution dont je disposais était la parole.Aalors je sifflais ou faisais des bruits étranges, un peu dans le même style que pour appeler un chat, je m’en veux un peu, mais comment faire autrement ?!

Je remercie du fond du cœur, toute l’équipe médicale de l’hôpital d’Antibes qui m’ont soigné et soutenu durant ce mois et demi, une équipe de choc qui avait le cœur sur la main et toujours là en cas de besoin. Je me souviendrai toujours de cette aide-soignante qui m’avais même acheté un coca, le premier depuis des semaines, pour me redonner la pêche, un petit geste simple mais qui vaut de l’or.

 

Transfert en centre de rééducation

Une fois mon état de santé stabilisé, la trachéotomie retirée, l’infection pulmonaire finie, j’étais fin prêt pour une nouvelle étape: la rééducation.

À la fin de cette période de réanimation à Antibes, à part les soins médicaux, de nursing, de kiné et les quelques sorties à l’extérieur de ma chambre je ne faisais rien, j’attendais. Il était temps de changer d’air, de bouger, de commencer à me rééduquer pour récupérer le maximum de mes capacités.
Dans un premier temps, il a fallu choisir un centre adapté à ma pathologie, chose qui n’était pas simple, et surtout se faire à l’idée que je devrai changer de ville, c’est-à-dire m’éloigner de ma famille et de mes amis que j’avais retrouvé. On avait le choix entre le centre de Marseille, plus éloigné mais réputé, et celui de Hyères, proche mais plus difficile d’accès. Mon choix s’est vite porté vers celui de Marseille car j’avais de la famille, le plus important pour le moral, tout en sachant que je n’aurai plus autant de visite qu’à Antibes.

Pour clôturer cette aventure, nous avons organisé quelques jours avant le départ, une  »petite soirée » dans l’enceinte de l’hôpital, une petite pièce prêtée pour l’occasion. Je ne m’attendais pas à ce qu’il y ait grand monde, mais au final plus de 40 personnes étaient présentes ( famille, amis, personnel médical), la pièce était finalement trop petite, mais c’était très sympa et ça m’a fait chaud au cœur.

Jour J, ce n’est pas sans une pointe de nostalgie et d’appréhension, que nous avons ranger les affaires, décoller les photos,… J’étais fin prêt pour affronter cette nouvelle étape, un dernier adieu au personnel de l’hôpital, et me voilà embarqué sur le brancard de l’ambulance, direction Marseille… Une nouvelle vie qui commence à nouveau.